La ville de Pézilla-la-Rivière
3962 habitants, altitude 68m, superficie 1561 ha. 72 a.
canton de Saint-Estève, Département des Pyrénées-Orientales, Région Occitanie.
Commune membre de Perpignan Méditerranée Métropole.
SYM P-M : Syndicat mixte pour la Restauration collective, l’Animation Pédagogique et le Transport Pyrénées-Méditerranée (établissement public qui revêt la forme d’un syndicat mixte ouvert).
Ville jumelée avec Tramonti (Italie) et La Granadella (Espagne).
Coopération décentralisée avec la commune de Say (Niger).
Pour en savoir plus sur les jumelages.
Le territoire : Il s’étend sur 1561 hectares étagés entre le lit de la Têt et les anciennes terrasses quaternaires vers Força Réal, le col de la Dona. Les contrastes entre les terres irriguées (regadius) et les terres sèches (aspres) sont violents, cette dualité offre une série de paysages variés et complémentaires, propices à une mise en valeur agricole multiforme.
Le lit de la Têt est longé d’une forêt de rivage (ripisylve) très dense sur le territoire qui permet d’absorber les débordements en cas de crue.
Au-delà de cette forêt et jusqu’aux premières terrasses, la plaine alluviale est fertilisée par un réseau de canaux d’irrigation, construit tout au long du moyen-âge.
L’entretien et la conservation de ce réseau hydraulique servant aussi au drainage des eaux de pluie, constituent un défi majeur pour l’avenir du village. Au IXème siècle, le village s’installe sur un petit mamelon dans la plaine : c’est la Cellera actuelle.
Canal de Pézilla
Au IXe siècle, après la reconquête Carolingienne, l’abbé de Lagrasse devient par donation seigneur de Pézilla. Les moines bénédictins projettent alors un Canal d’irrigation destiné à valoriser le territoire et à drainer les eaux de pluie. Réaménagé au XIVe siècle le Canal va toujours jouer un rôle fondamental dans la vie et l’économie du village. Sur ce canal des « ullals » répartis sur tout le territoire, des canaux de dérivations « agulles » fournissent une eau abondante au village, aux agriculteurs, aux cultures, aux jardins. Le Canal alimentait aussi des moulins à farine, à huile et un moulin à foulon.
La grande croix des outrages
La grande croix des outrages, de tradition catalane, fut érigée au XVIIIe siècle. Elle comporte les divers instruments répertoriés au cours de la passion du Christ : la tunique que les soldats romains jouèrent aux dés, la lance utilisée par ces mêmes soldats pour percer le flanc du Christ, l’échelle, les tenailles, le marteau, les clous utilisés pour la crucifixion.
Ce type de croix, fréquente en Catalogne, était destinée à illustrer pour les populations, les épisodes de la mort du Christ.
La chapelle Saint Saturnin
Mentionnée pour la première fois en l’an 876, la chapelle Saint Saturnin située sur la route de Villeneuve, constituait au début du Moyen-âge, le coeur d’un petit foyer d’habitat très ancien. Lieu de pèlerinage, elle s’était enrichie d’un chancel sculpté supporté par un autel antique actuellement installés à l’église des Saintes Hosties.
L’édifice commencé à l’époque romane fut remanié et agrandi au XIVe siècle, en style gothique. Une coupole à lanterne fut aménagée au XVIIe siècle. Jusqu’au début du XXe siècle un ermite vivait dans la chapelle. Le dernier, André Beffara, décéda en 1914. Elle fut complètement restaurée fin 1988, début 1989, grâce notamment à une souscription publique.
Des fouilles réalisées à cette occasion ont mis à jour des tombes Wisigothiques du VIIe et VIIIe siècle, visibles derrière l’autel.
La porte du Revellí et la Cellera
Au XIVe siècle, sous les rois de Majorque, la ville est entièrement fortifiée. Les remparts majorquins souvent inclus dans les maisons d’habitation, continuent à ceinturer l’ancienne « cellera », cet espace sacré d’un rayon de trente pas autour de l’église où étaient élevés les celliers pour la protection des récoltes.
La porte principale, porte du Revellí, surmontée d’un arc gothique en marbre bleu de Baixas fut aménagée en tour de défense. En 1882, la municipalité la transforma en clocher civil, avec l’installation du campanile en fer forgé, classé monument historique et de l’horloge.
Aujourd’hui, cette porte symbolise aussi le passage au XXIe siècle grâce à la pose d’une plaque aux noms de tous les habitants de Pézilla au 1er janvier 2000.
La fontaine
Chantée par l’écrivain et poète Pau Berga, la fontaine de la place se trouvait à l’origine contre le mur d’enceinte de la ville et était alimentée à partir du canal d’arrosage.
En 1844, la municipalité réalisa un forage et la fontaine fut déplacée face au rempart.
En 2004, à l’occasion de l’aménagement de la nouvelle place, la fontaine trouva son emplacement actuel. Lieu de rencontre, elle offre généreusement à tous une eau à laquelle
sont attribuées toutes sortes de vertus.
La nostra font
Per galets com lo braç
Raja que rajaràs
A plena semalada
Dins la pila a ras
Es la font regalada
D’aigua clara i gelada
Tera-ne la refilada
Pau Berga
Eglise des Saintes-Hosties
Le village de Pézilla s’est développé autour de la cellera et d’une ancienne église romane du XIe siècle. A la fin du XIXe siècle, le développement du culte des Saintes Hosties est à l’origine de l’édification de l’église actuelle. Le 17 mars 1884, Eugène Eswald architecte parisien fournit les plans. Plusieurs maisons sont achetées et détruites pour permettre la construction.
En 1888, l’architecte danois Petersen prendra le relais. Le plan, imitant les procédés romans et gothiques offre une nef unique voutée, bordée de cinq chapelles latérales. Le coeur forme une vaste abside. A l’intérieur, 28 vitraux diffusent une belle clarté. Chaque vitrail du choeur se compose de deux parties : un épisode de l’histoire des Saintes Hosties et au-dessus l’iconographie d’un Saint souvent lié au prénom des donateurs.
L’église s’enrichit d’une série d’oeuvres d’art d’une grande variété : un autel romain du premier siècle dédié à Diane et à Apollon qui a longtemps servi de fonds baptismaux, un chancel wisigothique du VIe siècle, des pièces d’orfèvrerie du XIVe et XVe siècle, un bénitier et des statues baroques du XVIIIe, un petit orgue du XIXe siècle. Elle fut inaugurée le 3 avril 1893 à l’occasion du centenaire des Saintes Hosties.